mercredi 27 janvier 2016

B- Les pratiques des deux religions
Christianisme : Les chrétiens ont beaucoup de pratiques religieuses : les messes (durant lesquelles ont lit les textes bibliques, on chante et on prie), l'eucharistie (qui est la communion avec Dieu car on mange l'hostie) et les sacrements (qui comportent dans l'ordre chronologique le baptême, la petite communion, la confirmation, la profession de foi, le mariage).
Rastafarisme : Chez les rastas comme chez les chrétiens, des règles de vie (ou pratiques religieuses) sont à respecter. Ces « ordres » relatifs à la culture rastafaris se répartissent sur plusieurs secteurs. Pour commencer, nous verrons les pratiques des rasta du côté de l'alimentation.
La plupart des rasta sont végétariens et ne mangent pas de fruits de mer. La nourriture en conserve, les chewing-gums, les additifs chimiques (ex : dans le ketchup ou le coca), le raisin, le sel et les condiments sont aussi bannis du régime alimentaire du rasta qui se respecte. Ce dernier préférera aussi la nourriture « I-Tal » soit tout ce qui est grains, fruits, racines et légumes. Il ne boira pas d'alcool non plus car la fermentation du fruit est considérée comme impure, le pire étant le rhum car il provoquerait la folie de celui qui en boit. Il faut garder un esprit sain dans un corps sain. Le corps est un temple qui doit rester pur, ne pas être souillé. L'alimentation rasta à été influencée par plusieurs religions et/ou la façon de vivre. Les femmes, en périodes de menstruation, sont considéré comme impur et ne doivent pas s'approcher des cuisines. Une journée type dans l'assiette d'un rasta : le petit déjeuné se compose d'une boisson chaude accompagnée de pain de campagne avec du beurre ou de la confiture, des fruits de l'arbre, d'ignames ou de boulettes frites avec de la morue salée, du hareng ou du maquereau. Au déjeuner, on mange du poisson avec des légumes, du riz et des pois avec cette fois une boisson fraîche, le ting est une boisson gazeuse au pamplemousse. Au souper, on sert des boulettes ou des patates douces bouillies, des ignames ou du riz, des légumes accompagnés de poisson. Les fruits sont consommés en dessert ou entre les repas. Chaque aliment est cuit individuellement dans du lait de coco.
Ensuite, nous pouvons parler de leurs cheveux et de leurs barbes. Depuis le début les rastas portent les cheveux long et la barbe longue, dans la bible il est dit qu'il ne faut pas couper ses cheveux. Depuis 1940 ils ont commencé à porter des dreadlocks, cela signifie « mèches effrayantes », et cela peut rappeler les têtes de Gorgones de la mythologie grecque, dont la chevelure est composé de serpents, l’aspect est donc assez effrayants. Ils ont plusieurs significations.  Une tête Dreadlockée cherche à se ressembler à celle du lion, le symbole de l’Éthiopie.  La fierté, le calme et la ténacité de ce denier. Les dreadlocks ont une signification aussi plus politique, le refus d'appartenir à une société qui les opprime, les dreads sont sales, les rastas refusent les conventions sociale qu'on leur imposent, qui preconisent les cheveux courts, propres et lissés. Ils refusent les normes décritent par Babylone. Cela exprime une rupture définitive avec les codes occidentaux. Et enfin, ils peuvent faire penser aux racines d'un arbre. Certains hindous et des guerriers de l'est africain s'en faisaient aussi, un journal jamaïcain avaient même qualifié les premiers rastas d' « Ethiopian Warrior ». les dreads sont parfois appelé « natty dreadlocks », « natty » en anglais est un dérivé de « knotty » qui se traduit par « noueux » en français. Dans certaines communautés rasta (Bobos Ashantis par exemple), le port du turban est obligatoire, il a la même valeur que la kippa chez les juifs. Les dreads peuvent aussi, sans obligation, être relevé sous des gros berets de laine appelés tams.

En terme de vêtements, les rastas peuvent tout se permettre, discrétion ou exubérance, tant qu'ils n'arborent pas l'uniforme social. Les femmes sont souvent en robes longues et turbans. Les membres du groupe Sinsemilia ont dit : « La tenue de rigueur, c'etait : lacet vert-jaune-rouge, pull-over vert-jaune-rouge. ». Certains adeptes portent sur eux les portraits de Haïlé Sélassié ou de Marcus Garvey, et Bob Marley de plus en plus également. Ce qui semble spécifiquement identifier le rasta, c'est la décontraction...

La musique chez les rastas à la même valeur que chez les chretiens, elle rend gloire à dieu grâce aux voix et instruments. Au Xxème siècle, la musique jamaïcaine est la plus influente. Les sujets de leurs chansons sont toujours les mêmes : Jah, Zion, Sélassié, Babylone, l'amour et l'herbe.
Herbe, Wisdom Weed, Kaya, Kali, Sensie, Holyherb, The Grass, Jerusalembread, Sinsemilla, Collie, Lamsbread, Ishence, Kaliweed... autant de mots pour désigner la ganja. Au départ, elle était utilisé sous la forme du chanvre comme tissue, nous avons retrouvé plusieurs trace de cette utilisation datant du quatrième millénaire avant notre ère au Turkestan, une zone qui correspond aujourd'hui à l'Asie centrale et au nord ouest de la Chine. Pour les rastas, la ganja est utilisé dans la pratique religieuse pour libérer l'esprit et l’élever vers dieu. Son usage est d’ailleurs justifié par les textes bibliques. Les rastas méditent et lisent la bible après avoir fumé. Ils disent que c'est pour avoir le recul nécessaire. « Quand tu fumes de l'herbe, elle te révèle à toi-même. Tout ce que tu fais de mal, l'herbe te le révèle, t'en rend conscient. Elle te fait voir clairement au fond de toi-même, parce que l'herbe fait méditer. C'est une chose naturelle, ça pousse comme les arbres. » (Bob Marley) Le reggae et le rastafari se sont rapproché l'un de l'autre, comme la ganja, le reggae et la ganja sont les armes rastafari. Dans le reggae on retrouve de thème de la ganja assez souvent. Dans son album « Kaya », le nom rasta pour Marijuana, Bob Marley chante sous l'emprise de la drogue et il parle de son état, dans sa chanson « Easy Skanking », les paroles sont clairs : « Excuse-moi pendant que j'allume mon joint... Bon dieu, je pars en ascension... De la réalité, je ne peux que dériver » ou dans la chanson « Kaya » : « Je me sens si haut, j'ai même touché le ciel. ». Bob Marley, dans son interview au journal Rock & Folk, il décrit le bonheur de fumer : « Ganja est un oiseau. L'herbe est le baume de la nation. Et vous savez pourquoi on combat l'usage de l'herbe dans la plupart des pays ? Parce que lorsqu'on fume l'herbe on se rassemble, on voit les mêmes choses , on pense de la même manière. Quand vous fumez, vous n'avez plus peur, et c'est pour cela que l'on vous met en prison, pour que chacun parte dans une direction différente et qu'ainsi on puisse lui dire ce qu'il doit faire. […] Entretenir la confusion. « Herb is the healing of the nation », c'est écrit dans la Bible. L'herbe est un produit du sol. Les gens pas la guerre quand ils fument. Ils voient si clairement le système, sa monstruosité. […] Les gens qui ont le contrôle ne veulent pas de cela. C'est dieu qui a créé l'herbe, et tout le monde a le droit d'être « high ». »
La marijuana est utilisé comme arme contre l’aliénation de Babylone. Peter Tosh dans sa chanson « Legalize it », vante les vertus curatives de l'herbe, elle serait bonne contre les glaucomes, l'asthme et la tuberculose. Les rastas dénoncent la répression policière, qui est de plus en plus sévère. En Jamaïque, la législation est tout de même moins sévère qu'en France, et s'est assouplie depuis l’indépendance en 1962, malgré tout elle reste interdite. La vente en petite quantité n'est passible que d'une amende, et depuis 2015, la possession de cannabis est dépénalisé (non condamnable).
Un plat jamaïcain

Un jamaïcain avec des Dreadlocks

Une feuille de cannabis

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