B- Les pratiques des deux religions
Christianisme : Les chrétiens ont beaucoup de pratiques religieuses : les
messes (durant lesquelles ont lit les textes bibliques, on chante et
on prie), l'eucharistie (qui est la communion avec Dieu car on mange
l'hostie) et les sacrements (qui comportent dans l'ordre
chronologique le baptême, la petite communion, la confirmation, la
profession de foi, le mariage).
Rastafarisme :
Chez les rastas comme chez les chrétiens, des règles de vie (ou
pratiques religieuses) sont à respecter. Ces « ordres »
relatifs à la culture rastafaris se répartissent sur plusieurs
secteurs. Pour commencer, nous verrons les pratiques des rasta du
côté de l'alimentation.
La
plupart des rasta sont végétariens et ne mangent pas de fruits de
mer. La nourriture en conserve, les chewing-gums, les additifs
chimiques (ex : dans le ketchup ou le coca), le raisin, le sel
et les condiments sont aussi bannis du régime alimentaire du rasta
qui se respecte. Ce dernier préférera aussi la nourriture « I-Tal »
soit tout ce qui est grains, fruits, racines et légumes. Il ne boira
pas d'alcool non plus car la fermentation du fruit est considérée
comme impure, le pire étant le rhum car il provoquerait la folie de
celui qui en boit. Il faut garder un esprit sain dans un corps sain.
Le corps est un temple qui doit rester pur, ne pas être souillé.
L'alimentation rasta à été influencée par plusieurs religions
et/ou la façon de vivre. Les femmes, en périodes de menstruation,
sont considéré comme impur et ne doivent pas s'approcher des
cuisines. Une journée type dans l'assiette d'un rasta : le
petit déjeuné se compose d'une boisson chaude accompagnée de pain
de campagne avec du beurre ou de la confiture, des fruits de
l'arbre, d'ignames ou de boulettes frites avec de la morue salée, du
hareng ou du maquereau. Au déjeuner, on mange du poisson avec des
légumes, du riz et des pois avec cette fois une boisson fraîche, le
ting est une boisson gazeuse au pamplemousse. Au souper, on sert des
boulettes ou des patates douces bouillies, des ignames ou du riz, des
légumes accompagnés de poisson. Les fruits sont consommés en
dessert ou entre les repas. Chaque aliment est cuit individuellement
dans du lait de coco.
Ensuite,
nous pouvons parler de leurs cheveux et de leurs barbes. Depuis le
début les rastas portent les cheveux long et la barbe longue, dans
la bible il est dit qu'il ne faut pas couper ses cheveux. Depuis 1940
ils ont commencé à porter des dreadlocks, cela signifie « mèches
effrayantes », et cela peut rappeler les têtes de Gorgones de
la mythologie grecque, dont la chevelure est composé de serpents,
l’aspect est donc assez effrayants. Ils ont plusieurs
significations. Une tête
Dreadlockée cherche à se ressembler à celle du lion, le
symbole de l’Éthiopie. La fierté, le calme et la ténacité
de ce denier. Les dreadlocks ont une signification aussi plus
politique, le refus d'appartenir à une société qui les opprime,
les dreads sont sales, les rastas refusent les conventions sociale
qu'on leur imposent, qui preconisent les cheveux courts, propres et
lissés. Ils refusent les normes décritent par Babylone. Cela
exprime une rupture définitive avec les codes occidentaux. Et enfin,
ils peuvent faire penser aux racines d'un arbre. Certains hindous et
des guerriers de l'est africain s'en faisaient aussi, un journal
jamaïcain avaient même qualifié les premiers rastas d' « Ethiopian
Warrior ». les dreads sont parfois appelé « natty
dreadlocks », « natty » en anglais est un dérivé
de « knotty » qui se traduit par « noueux »
en français. Dans certaines communautés rasta (Bobos Ashantis par
exemple), le port du turban est obligatoire, il a la même valeur que
la kippa chez les juifs. Les dreads peuvent aussi, sans obligation,
être relevé sous des gros berets de laine appelés tams.
En
terme de vêtements, les rastas peuvent tout se permettre, discrétion
ou exubérance, tant qu'ils n'arborent pas l'uniforme social. Les
femmes sont souvent en robes longues et turbans. Les membres du
groupe Sinsemilia ont dit : « La tenue de rigueur,
c'etait : lacet vert-jaune-rouge, pull-over vert-jaune-rouge. ».
Certains adeptes portent sur eux les portraits de Haïlé Sélassié
ou de Marcus Garvey, et Bob Marley de plus en plus également. Ce qui
semble spécifiquement identifier le rasta, c'est la décontraction...
La
musique chez les rastas à la même valeur que chez les chretiens,
elle rend gloire à dieu grâce aux voix et instruments. Au Xxème
siècle, la musique jamaïcaine est la plus influente. Les sujets de
leurs chansons sont toujours les mêmes : Jah, Zion, Sélassié,
Babylone, l'amour et l'herbe.
Herbe,
Wisdom Weed, Kaya, Kali, Sensie, Holyherb, The Grass, Jerusalembread,
Sinsemilla, Collie, Lamsbread, Ishence, Kaliweed... autant de mots
pour désigner la ganja. Au départ, elle était utilisé sous la
forme du chanvre comme tissue, nous avons retrouvé plusieurs trace
de cette utilisation datant du quatrième millénaire avant notre ère
au Turkestan, une zone qui correspond aujourd'hui à l'Asie centrale
et au nord ouest de la Chine. Pour les rastas, la ganja est utilisé
dans la pratique religieuse pour libérer l'esprit et l’élever
vers dieu. Son usage est d’ailleurs justifié par les textes
bibliques. Les rastas méditent et lisent la bible après avoir fumé.
Ils disent que c'est pour avoir le recul nécessaire. « Quand
tu fumes de l'herbe, elle te révèle à toi-même. Tout ce que tu
fais de mal, l'herbe te le révèle, t'en rend conscient. Elle te
fait voir clairement au fond de toi-même, parce que l'herbe fait
méditer. C'est une chose naturelle, ça pousse comme les arbres. »
(Bob Marley) Le reggae et le rastafari se sont rapproché l'un de
l'autre, comme la ganja, le reggae et la ganja sont les armes
rastafari. Dans le reggae on retrouve de thème de la ganja assez
souvent. Dans son album « Kaya », le nom rasta pour
Marijuana, Bob Marley chante sous l'emprise de la drogue et il parle
de son état, dans sa chanson « Easy Skanking », les
paroles sont clairs : « Excuse-moi pendant que j'allume
mon joint... Bon dieu, je pars en ascension... De la réalité, je ne
peux que dériver » ou dans la chanson « Kaya » :
« Je me sens si haut, j'ai même touché le ciel. ». Bob
Marley, dans son interview au journal Rock & Folk, il décrit le
bonheur de fumer : « Ganja est un oiseau. L'herbe est
le baume de la nation. Et vous savez pourquoi on combat l'usage de
l'herbe dans la plupart des pays ? Parce que lorsqu'on fume
l'herbe on se rassemble, on voit les mêmes choses , on pense de la
même manière. Quand vous fumez, vous n'avez plus peur, et c'est
pour cela que l'on vous met en prison, pour que chacun parte dans une
direction différente et qu'ainsi on puisse lui dire ce qu'il doit
faire. […] Entretenir la confusion. « Herb is the healing of
the nation », c'est écrit dans la Bible. L'herbe est un
produit du sol. Les gens pas la guerre quand ils fument. Ils voient
si clairement le système, sa monstruosité. […] Les gens qui ont
le contrôle ne veulent pas de cela. C'est dieu qui a créé l'herbe,
et tout le monde a le droit d'être « high ». »
La
marijuana est utilisé comme arme contre l’aliénation de Babylone.
Peter Tosh dans sa chanson « Legalize it », vante les
vertus curatives de l'herbe, elle serait bonne contre les glaucomes,
l'asthme et la tuberculose. Les rastas dénoncent la répression
policière, qui est de plus en plus sévère. En Jamaïque, la
législation est tout de même moins sévère qu'en France, et s'est
assouplie depuis l’indépendance en 1962, malgré tout elle reste
interdite. La vente en petite quantité n'est passible que d'une
amende, et depuis 2015, la possession de cannabis est dépénalisé
(non condamnable).
Un plat jamaïcain |
Un jamaïcain avec des Dreadlocks |
Une feuille de cannabis |
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