mercredi 27 janvier 2016


TPE


De Annaëlle Cloitre et Ilona Réthy


Classe de 1°L1 au lycée Guist'hau, à Nantes


Nous allons vous présenter ce TPE sous la forme d'un blog. Nous l'avons rendu public car nous estimons que tout le monde pourra alors être renseigné sur le sujet. Il faut que ce soit clair, C'est important de faire connaître ce mouvement, que les gens sachent ce qui se cache réellement derrière le mot "rastafari".

Sommaire :


I- Les racines du rastafarisme sont basées sur celles du christianisme :

A- Les origines du christianisme
B- Les origines du rastafarisme
C- Comparaison des deux religions


II- les pratiques, les croyances et l'art, la musique

A- Les pratiques du rastafarisme et celles du christianisme
B- Les croyances du rastafarisme et celles du christianisme
C- L'art du rastafarisme, le reggae, et celui du christianisme, la musique sacrée


III- Le rastafarisme aujourd'hui

A- Bob Marley qui contribue à entretenir le mythe rasta
B- Le rastafarisme n'est pas considéré comme une religion pour les personnes non pratiquantes, les clichés
C- Notre opinion
Peut-on considérer le rastafarisme comme une religion à part entière tel que le christianisme ou comme un simple phénomène de mode ?

Introduction : 
Le christianisme est une religion basée sur la personne de Jésus-Christ et qui regroupe les catholiques, les orthodoxes et les protestants. Le christianisme est une religion monothéiste ce qui veut dire qu'ils ne croient qu'en un seul et unique Dieu.
Le rastafarisme est un mouvement culturel (plus qu'une religion, sauf pour ceux qui la pratique avec sérieux) dont les adeptes croient en Jah (ou Jéhova, Yavhé, Yahwéh, Jahovah, JahouYah selon le langues et l'époque).
La religion est un ensemble déterminé de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'Homme au sacré ou ensemble de pratiques et de rites spécifiques propres à chacune de ces croyances.
Bien qu'ayant les mêmes bases et des similitudes, le christianisme et le rastafarisme sont deux mouvements religieux/culturels très distinctes.
Peut-on considérer le rastafarisme comme une religion à part entière tel que le christianisme ou comme un simple phénomène de mode ?
Pour commencer nous verrons les racines que les racines du rastafarisme sont basées sur celles du christianisme puis nous comparerons les pratiques, les croyances et l'art des deux religions.Enfin, nous aborderons le sujet de la place du rastafarisme aujourd'hui dans notre culture.
I- Les racines du rastafarisme sont basées sur celles du christianisme
A-  Les origines du christianisme
Dans un premier temps nous pouvons définir le christianisme. Reposant sur l’enseignement et la personne de Jésus Christ, le christianisme s’est développé au cours du Ier siècle de notre ère. Les origines de cette religion sont essentiellement connues par le biais des Écritures de ceux qui se sont déclarés disciples du Christ (la Bible entre autres). Le christianisme est une religion monothéiste, ses adeptes croient en un unique Dieu. Le mot chrétien veut d’ailleurs dire « appartenant au Christ » ou encore « partisan du Christ ». C’est ainsi qu’ils pensent que Jésus de Nazareth est le Messie et que sa parole doit être suivie sans être contestée. Il est assez difficile de définir de manière très précise tous les points de la religion chrétienne mais pour synthétiser, et cela tout le monde l'a déjà entendu au moins une fois dans sa vie, Jésus-Christ, c’est un petit garçon juif qui est apparemment né d’un charpentier (Joseph) et d’une vierge (Marie) qui a été fécondée par le « Saint-Esprit ». S’ensuit une histoire qui passe directement à l’âge adulte où Jésus (prénom très fréquent à l’époque et qui voudrait dire « Dieu Sauve ») accomplit des miracles et prêche la bonne parole au nom de Dieu son père. Les fondements du christianisme reposent sur l'enseignement, la vie et la personne de Jésus, centre de la doctrine chrétienne. Jésus accomplit par sa parole et par ses gestes les promesses annoncées par les Écritures. Au départ Jésus-Christ prêchait sa foi seul, puis peu à peu des personnes se sont jointes à lui, notamment ses 12 fidèles : les apôtres (soit Pierre, André, Jacques le Majeur, Jean, Philippe, Bartholomé, Thomas, Matthieu, Jacques le Mineur, Jude ou Thaddée, Simon et Judas qui à été remplacé par Mathias après sa mort).


B- Les origines du rastafarisme
Nous allons maintenant nous appuyer sur notre définition du christianisme pour définir le rastafarisme.
La force du rasta, c'est sa foi. Bob Marley dit : « J'ai toujours été un rasta. On ne devient pas rasta, on l'est directement, physiquement... ». Le rastafarisme est à l'origine un concept jamaïcain. Il s’érige au carrefour du religieux, du politique et du culturel.
Les rastas, contrairement aux chrétiens, n'ont pas d'édifice religieux, « l'église d'un rasta, c'est l'homme lui-même. » dira Bob Marley. De plus, les rastas, malgré leurs nombreuses attaches à la bible, pensent que l’Église est à bannir car elle pervertie les hommes et les soumet à sa pensée. Ils ne croient qu'en la réalité, « La réalité, les choses réels. C'est ça qu'on enseigne. » (Bob Marley). Les rastas n'ont pas de pape, c'est en eux-même qu'ils cherchent la voix de la sagesse, la voix de Dieu. C'est un enseignement extrêmement individualiste, chacun pratique les dogmes comme il l'entend mais surtout chacun doit respecter la liberté des autres. Porter des dreadlocks, couper ses cheveux, fumer ou non la ganja, les rastas restent maître de leurs choix. Ils ont des séances de réflexion, guidé par la lecture de la bible. C'est d’ailleurs son guide spirituelle. Leur histoire est puisée des versets biblique, mais leur interprétation est différente de celle des blancs, ils en ont une afrocentriste, car pour les rastas, l'Afrique est la Terre Promise et le berceau des civilisations. Pour les afrocentristes, les pharaons étaient noirs, ainsi que Moïse et les juifs, et comme il est dit dans la genèse, dieu a fait l'homme à son image, donc dieu est noir.
Les rastas se battent contre Babylone. C'est une ville de Mésopotamie, une cité biblique de toutes les perversions. Dans sa chanson « Babylone System » Bob Marley dit que Babylone suce le sang des hommes, qu'il faut dire la vérité aux enfants, et que nous devons nous rebeller.
Haïlé Sélassié est la réincarnation de Jah, dieu dans la bible, sur terre. C'est l'empereur d’Éthiopie qui régnera à partir du 2 novembre 1930, c'est un descendant de la reine de Saba et du roi Salomon. Son titre complet est négus («roi des rois»), lion de Juda, défenseur de la foi chrétienne, force de la Trinité, élu de Dieu. Fils du Ras Makonnen, il a reçu pour nom à sa naissance celui de Ras Tafarí Makonnen (Tafarí : Celui qui est redouté). C'est les premier pas vers un état unifié et moderne. En 1916, il est annoncé Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs, descendant du Roi David et donc de Dieu par Marcus Garvey. Haïlé Sélassié est proclamé négus (titre de noblesse éthiopien) en octobre 1928. Un passage du discours de Garvey en 1916 le laisse penser : "Cherchez en Afrique le couronnement d’un roi noir, il pourrait être le Rédempteur." Marcus Garvey, lui, est un leader noir considéré comme un prophète par les rastas, il vécut entre 1887 et 1940. de son vrai nom Marcus Moziah Garvey, Moziah signifie Moïse, pour les rastas c'est Moïse noir. Beaucoup de personnes deviennent adeptes à Haïlé Sélassié, deviennent croyants et s'appellent désormais les ras tafaris, rastafar-I, rastaman...
Les rastas ont une fois inébranlable dans cette culture, de plus, tout cohabite parfaitement, les légendes, les prophéties, les textes bibliques. Le récit de l'arrivé de Sélassié en Jamaïque le 21 avril 1966, où il vient répandre sa religion, raconté par les rastas s’inscrit dans un registre complètement fantastique. Alors qu'un orage gronde, sept colombes s'envolent, au même moment l'avion impériale est sur le point d'arriver. Soudain la pluie cesse, les nuages s’écartent, laissant passer les rayons du soleil. L’empereur a réellement paniqué devant les 100000 rastas qui ont envahi l’aéroport à ce moment là.
Le rastafarisme peut être considéré comme une religion par les adeptes car elle est en grande partie tiré de l'ancien testament.

Mapmonde
Jamaïque

Haïlé Sélassié

Marcus Garvey

Groupe de rastas

C- Comparaison des deux religions
 On peut maintenant comparer les deux religions. Si Haïlé Sélassié était une réincarnation de Jah sur Terre pour les rastafaris, le pape en est de même pour les chrétiens. Ainsi, l'actuel pape François est considéré comme le véritable messager/lien entre Dieu et les mortels. Le rastafarisme est une religion monotéiste tout comme le christianisme.


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II- Les pratiques, les croyances, l'art, le reggae
A- Comparaison des croyances des deux religions
Christianisme : Dans la religion chrétienne, certaines règles sont à respecter, les plus connues et les plus importantes sont les 10 commandements. Les commandements sont une recommandation forte, insistante, de Dieu permettant aux hommes de construire une relation en les laissant libres de leurs actes. C'est un appel à l'amour et à la liberté qui structurent la relation aux personnes. Ce décalogue est le suivant :

  • Tu n'auras pas d'autre dieu que moi.
  • Tu ne te feras pas d'idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival : je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu'à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent. Mais j'agis avec amour jusqu'à la millième génération envers ceux qui m'aiment et qui obéissent à mes commandements.
  • Tu n'utiliseras pas le nom de l'Éternel ton Dieu pour tromper (ou de manière abusive), car l'Éternel ne laisse pas impuni celui qui utilise son nom pour tromper.
  • Pense à observer le jour du repos (ou sabbat) et fais-en un jour consacré à l'Éternel. Tu travailleras six jours pour faire tout ce que tu as à faire. Mais le septième jour est le jour du repos consacré à l'Éternel, ton Dieu ; tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui réside chez toi ; car en six jours, l'Éternel a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve, mais le septième jour, il s'est reposé. C'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du sabbat et en a fait un jour qui lui est consacré.
Cette première table de loi est relative à Dieu tandis que la deuxième est relative au comportement que les Hommes doivent tenir envers leur prochain.
  • Honore ton père et ta mère afin de jouir d'une longue vie dans le pays que l'Éternel ton Dieu te donne
  • Tu ne commettras pas de meurtre
  • Tu ne commettras pas d'adultère
  • Tu ne commettras pas de vol
  • Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain
  • Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, tu ne convoiteras ni sa femme, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui lui appartienne. Les chrétiens croient en Dieu et en la personne de Jésus-Christ et vénèrent autant l'un que l'autre.

Rastafarisme : Certains principes des croyances des rasta se basent sur des traditions anciennes telles que l'hindouisme ou les cultes africains. Jah est le Dieu rasta dans la Bible (ancien testament). Selon les langues et les époques, le nom de Jah est différent : Jéhova, Yavhé, Yahwéh, Jahovah, JahouYah... Ces modifications sont dues a
Dieu a fait écrire dans la Bible : « Je suis Jéhovah, c’est là mon nom. » (Isaïe 42:8, Crampon [1905]). C’est vrai qu’il porte également de nombreux titres, comme « Dieu Tout-Puissant», « Souverain Seigneur » et « Créateur ». Toutefois, il honore ses adorateurs en les invitant à l’appeler par son nom (Genèse 17:1 ; Actes 4:24 ; 1 Pierre 4:19).
Dans quantité de traductions de la Bible, le nom de Dieu figure en Exode 6:3 (ou dans une note sur ce verset) : « J’apparaissais à Abraham, à Isaac et à Jacob comme Dieu Tout-Puissant, mais en ce qui concerne mon nom de Jéhovah, je ne me suis pas fait connaître d’eux. »
En français, Jéhovah est une forme du nom divin utilisée depuis des siècles. Certains spécialistes préfèrent le rendre par Yahvé, mais Jéhovah est la forme traditionnelle. La première partie de la Bible a été écrite en hébreu, qui, contrairement au français, se lit de droite à gauche. Dans cette langue, le nom divin est composé de quatre consonnes : יהוה. Ces caractères, transcrits YHWH, forment le Tétragramme.
Les rastas croient les symboles éthiopiens : le lion, symbole de la tribu de Juda, de Haïlé Sélassié, les couleurs du drapeau, le vert, la végétation, le jaune, la richesse du continent et le rouge, l’église triomphante.

Nom divin de Jehova


Drapeau rasta
B- Les pratiques des deux religions
Christianisme : Les chrétiens ont beaucoup de pratiques religieuses : les messes (durant lesquelles ont lit les textes bibliques, on chante et on prie), l'eucharistie (qui est la communion avec Dieu car on mange l'hostie) et les sacrements (qui comportent dans l'ordre chronologique le baptême, la petite communion, la confirmation, la profession de foi, le mariage).
Rastafarisme : Chez les rastas comme chez les chrétiens, des règles de vie (ou pratiques religieuses) sont à respecter. Ces « ordres » relatifs à la culture rastafaris se répartissent sur plusieurs secteurs. Pour commencer, nous verrons les pratiques des rasta du côté de l'alimentation.
La plupart des rasta sont végétariens et ne mangent pas de fruits de mer. La nourriture en conserve, les chewing-gums, les additifs chimiques (ex : dans le ketchup ou le coca), le raisin, le sel et les condiments sont aussi bannis du régime alimentaire du rasta qui se respecte. Ce dernier préférera aussi la nourriture « I-Tal » soit tout ce qui est grains, fruits, racines et légumes. Il ne boira pas d'alcool non plus car la fermentation du fruit est considérée comme impure, le pire étant le rhum car il provoquerait la folie de celui qui en boit. Il faut garder un esprit sain dans un corps sain. Le corps est un temple qui doit rester pur, ne pas être souillé. L'alimentation rasta à été influencée par plusieurs religions et/ou la façon de vivre. Les femmes, en périodes de menstruation, sont considéré comme impur et ne doivent pas s'approcher des cuisines. Une journée type dans l'assiette d'un rasta : le petit déjeuné se compose d'une boisson chaude accompagnée de pain de campagne avec du beurre ou de la confiture, des fruits de l'arbre, d'ignames ou de boulettes frites avec de la morue salée, du hareng ou du maquereau. Au déjeuner, on mange du poisson avec des légumes, du riz et des pois avec cette fois une boisson fraîche, le ting est une boisson gazeuse au pamplemousse. Au souper, on sert des boulettes ou des patates douces bouillies, des ignames ou du riz, des légumes accompagnés de poisson. Les fruits sont consommés en dessert ou entre les repas. Chaque aliment est cuit individuellement dans du lait de coco.
Ensuite, nous pouvons parler de leurs cheveux et de leurs barbes. Depuis le début les rastas portent les cheveux long et la barbe longue, dans la bible il est dit qu'il ne faut pas couper ses cheveux. Depuis 1940 ils ont commencé à porter des dreadlocks, cela signifie « mèches effrayantes », et cela peut rappeler les têtes de Gorgones de la mythologie grecque, dont la chevelure est composé de serpents, l’aspect est donc assez effrayants. Ils ont plusieurs significations.  Une tête Dreadlockée cherche à se ressembler à celle du lion, le symbole de l’Éthiopie.  La fierté, le calme et la ténacité de ce denier. Les dreadlocks ont une signification aussi plus politique, le refus d'appartenir à une société qui les opprime, les dreads sont sales, les rastas refusent les conventions sociale qu'on leur imposent, qui preconisent les cheveux courts, propres et lissés. Ils refusent les normes décritent par Babylone. Cela exprime une rupture définitive avec les codes occidentaux. Et enfin, ils peuvent faire penser aux racines d'un arbre. Certains hindous et des guerriers de l'est africain s'en faisaient aussi, un journal jamaïcain avaient même qualifié les premiers rastas d' « Ethiopian Warrior ». les dreads sont parfois appelé « natty dreadlocks », « natty » en anglais est un dérivé de « knotty » qui se traduit par « noueux » en français. Dans certaines communautés rasta (Bobos Ashantis par exemple), le port du turban est obligatoire, il a la même valeur que la kippa chez les juifs. Les dreads peuvent aussi, sans obligation, être relevé sous des gros berets de laine appelés tams.

En terme de vêtements, les rastas peuvent tout se permettre, discrétion ou exubérance, tant qu'ils n'arborent pas l'uniforme social. Les femmes sont souvent en robes longues et turbans. Les membres du groupe Sinsemilia ont dit : « La tenue de rigueur, c'etait : lacet vert-jaune-rouge, pull-over vert-jaune-rouge. ». Certains adeptes portent sur eux les portraits de Haïlé Sélassié ou de Marcus Garvey, et Bob Marley de plus en plus également. Ce qui semble spécifiquement identifier le rasta, c'est la décontraction...

La musique chez les rastas à la même valeur que chez les chretiens, elle rend gloire à dieu grâce aux voix et instruments. Au Xxème siècle, la musique jamaïcaine est la plus influente. Les sujets de leurs chansons sont toujours les mêmes : Jah, Zion, Sélassié, Babylone, l'amour et l'herbe.
Herbe, Wisdom Weed, Kaya, Kali, Sensie, Holyherb, The Grass, Jerusalembread, Sinsemilla, Collie, Lamsbread, Ishence, Kaliweed... autant de mots pour désigner la ganja. Au départ, elle était utilisé sous la forme du chanvre comme tissue, nous avons retrouvé plusieurs trace de cette utilisation datant du quatrième millénaire avant notre ère au Turkestan, une zone qui correspond aujourd'hui à l'Asie centrale et au nord ouest de la Chine. Pour les rastas, la ganja est utilisé dans la pratique religieuse pour libérer l'esprit et l’élever vers dieu. Son usage est d’ailleurs justifié par les textes bibliques. Les rastas méditent et lisent la bible après avoir fumé. Ils disent que c'est pour avoir le recul nécessaire. « Quand tu fumes de l'herbe, elle te révèle à toi-même. Tout ce que tu fais de mal, l'herbe te le révèle, t'en rend conscient. Elle te fait voir clairement au fond de toi-même, parce que l'herbe fait méditer. C'est une chose naturelle, ça pousse comme les arbres. » (Bob Marley) Le reggae et le rastafari se sont rapproché l'un de l'autre, comme la ganja, le reggae et la ganja sont les armes rastafari. Dans le reggae on retrouve de thème de la ganja assez souvent. Dans son album « Kaya », le nom rasta pour Marijuana, Bob Marley chante sous l'emprise de la drogue et il parle de son état, dans sa chanson « Easy Skanking », les paroles sont clairs : « Excuse-moi pendant que j'allume mon joint... Bon dieu, je pars en ascension... De la réalité, je ne peux que dériver » ou dans la chanson « Kaya » : « Je me sens si haut, j'ai même touché le ciel. ». Bob Marley, dans son interview au journal Rock & Folk, il décrit le bonheur de fumer : « Ganja est un oiseau. L'herbe est le baume de la nation. Et vous savez pourquoi on combat l'usage de l'herbe dans la plupart des pays ? Parce que lorsqu'on fume l'herbe on se rassemble, on voit les mêmes choses , on pense de la même manière. Quand vous fumez, vous n'avez plus peur, et c'est pour cela que l'on vous met en prison, pour que chacun parte dans une direction différente et qu'ainsi on puisse lui dire ce qu'il doit faire. […] Entretenir la confusion. « Herb is the healing of the nation », c'est écrit dans la Bible. L'herbe est un produit du sol. Les gens pas la guerre quand ils fument. Ils voient si clairement le système, sa monstruosité. […] Les gens qui ont le contrôle ne veulent pas de cela. C'est dieu qui a créé l'herbe, et tout le monde a le droit d'être « high ». »
La marijuana est utilisé comme arme contre l’aliénation de Babylone. Peter Tosh dans sa chanson « Legalize it », vante les vertus curatives de l'herbe, elle serait bonne contre les glaucomes, l'asthme et la tuberculose. Les rastas dénoncent la répression policière, qui est de plus en plus sévère. En Jamaïque, la législation est tout de même moins sévère qu'en France, et s'est assouplie depuis l’indépendance en 1962, malgré tout elle reste interdite. La vente en petite quantité n'est passible que d'une amende, et depuis 2015, la possession de cannabis est dépénalisé (non condamnable).
Un plat jamaïcain

Un jamaïcain avec des Dreadlocks

Une feuille de cannabis

C- Histoire de la musique des deux religions
L'art dans la religion chrétienne est très diverse. Mais nous ne verrons que la musique.
Une grande majorité des musiques chrétiennes ont vu le jour au sein des communautés chrétiennes, dans le but de louer Dieu. La musique des chrétiens comprend les chants hébreux pour rendre gloire à Dieu (que l'on retrouve dans les messes). On distingue le chant chrétien traditionnel, le negro spiritual, le gospel. Beaucoup de prophètes de l'Ancien Testament étaient chanteurs et annonçaient la parole de Dieu grâce à des chants. La musique leur permet de s'élever auprès de Dieu, de créer une relation entre le fidèle et sa divinité. La musique chrétienne à inspiré la musique classique.
La musique classique baroque fait alors son apparition aux alentours des années 1580. Bien que le style baroque soit reconnu comme un style austère, il s’agit d’une période qui a connu une très forte créativité. C’est également au cours de cette période que fut inventé l’opéra à Florence par le compositeur Monteverdi. Les compositions deviennent plus étoffées et sortent du domaine religieux.

Au Moyen-Age, une des formes de musique sacrée était les chants Grégoriens, il s'agissait d'une musique exécuté par les moines dans les couvents. Elle rendait gloire à dieu.
A partir du 16eme siècle, avec la reforme et le développement du culte protestant, la musique était destiné aux cultes, chanté par les chrétiens avec seul instrument, une orgue, dans les églises. Cette musique raconte une histoire, celle de la religion, de dieu et des saints. On peut donner comme exemple La passion de St Jean de J.S. Bach.
Il y a toujours eu de la musique populaire, sous forme de balade et chanson d'amour chanté par des chanteurs
Chorale de gospel
Groupe de reggae sur scène
itinérants, et sous forme de musiques de danse qui animait les mariages et les fêtes. La musique sacrée, de son coté, continuait de se développer. Après l'aire baroque, les compositeurs classiques, romantiques et du 20eme siècle continuaient de composer de la musique sacrée comme des messes et des cantates, par exemple, un compositeur du 20eme siècle, O. Messian.
Au 19eme siècle, ce fut l'apparition du gospel aux États-Unis. Les esclaves noirs étaient christianisé, baptisé, ils avaient leurs propres églises, suite à leur arrivée sur le territoire. Le gospel était une musique destinée au culte des noirs américains. C'est un mélange de deux musiques extrêmement différentes, entre les chants européens sacrés et les chants d'Afrique noir, qui se faisait dans les champs de coton pour se donner du courage, elle était très rythmé et s’accordait avec les gestes de travail. Entre paroles chrétiennes et rythme et musique africaine, cela donna naissance au gospel .
Puis, les chanteurs de gospel ont commencé à prendre les instruments européens, le piano, la trompette, le trombone, la clarinette... c'était le blues et le jazz. Ils sont nés en Nouvelle-Orléans, au sud des États-Unis. Ils se sont étendus ensuite au cours du 20eme siècle dans tout le pays et ont contribués à la naissance du rythm and blues, de la soul et du rock à partir des années 50.
A cette époque, la musique noir nord américaine est arrivé jusqu'aux Antilles, où elle fut mélangé avec la musique jamaïcaine. Cela donna naissance au ska, puis au rock steady à la fin des années 50, en Jamaïque.
Le ska, fureur en jamaïcain,est caractérisé par un tempo rapide et une utilisation systématique de la guitare rythmique en contretemps. C'est le symbole de l'indépendance jamaïcaine obtenue en 1962. le rocksteady est caractérisé par un tempo plus marqué, un rythme plus lent et un usage de la basse déterminant. Il est illustré notamment par Bob Marley and the Wailers, dans les années 70.
Le terme « reggae » est utilisé la première fois dans une chanson de Toots, leader du groupe The Maytals, « do the reggae » écrite en 1968. Pour lui, le terme viendrait de l'anglais « regular people » (gens du peuple) ou de « raggedy » (déguenillé)

Vers la fin des années 70, le reggae trouve sa forme définitive, découlant du ska et du rocksteady. Il est plus lent mais gagne en souplesse et en vigueur, il a un rythme saccadé, grâce à une batterie syncopée, c'est un effet de rupture dans le rythme, accorde toujours une importance à la basse, joue avec les silence et met l'accent, grâce à la cymbale, sur le quatrième temps de la mesure. La pulsion rythmique est difficilement définissable mais facilement reconnaissable.
III- Le rastafarisme aujourd'hui
A- Bob Marley qui contribue à perpétuer le mythe :
Bob Marley, de son vrai nom Robert Nesta Marley, est né le 6 février 1945 à Rhoden Hall près de Nine Miles dans la paroisse de Saint Ann en Jamaïque. Le père de Bob Marley se nommait Norval Marley et était un jamaïcain blanc d’origine anglaise de 50 ans qui prétendait travailler dans la Royal Navy mais qui était en réalité un contre-maître dans les plantations. Robert a peu connu son père qui était souvent en voyage mais qui apportait son soutien financier à Cedella et son fils. Durant son adolescence, il vit à Trenchtown, un quartier pauvre de Kingston en Jamaïque, il enregistrera son premier album, de style ska, avec Peter Tosh et Bunny Wailer en 1962, il n'aura aucun succès. Après cet echec, ils vont tous les trois former leur groupe qui sera The Wailer. Ils obtiennent un contrat de 5 ans en 1964 avec la maison Coxsone, un producteur jamaïcain, qu'il quittera plus tard. En février de la même année, ils rencontrent un énorme succès avec leur album Simmer Down. Certaines chansons de Bob Marley ont été inspirées par une chanteuse du groupe les Soulettes, Rita Anderson. Il l’épouse le 10 février 1966, avant de rejoindre les USA pour gagner des fonds et monter sa propre maison de disques. Rita jouera un rôle essentiel dans sa carrière. Leur premier fils, Ziggy, naît en 1968. En 1966, Bob rencontre Haïlé Sélassié, roi d’Éthiopie, lors de sa visite officielle. C'est là qu'il découvrira le mouvement rastafari, il adopta alors leur philosophie. En 1974, il sort son troisième album, Natty Dread, Bob Marley réalise, seul cette fois, un chef d’œuvre. Il y ajoute une influence blues et un ton militant. Dans cette album, il y a sa première chanson au succès international, No Woman No Cry, mais c'est la version live qui aura le plus grand succès. La chanson sera reprise de nombreuse fois par des grands noms de la chanson. En 1976, Bob Marley échappe de peu à la mort, une fusillade éclate juste avant son concert en plein air Smile Jamaica, il s'en sortira malgré tout vivant. Rita, sa femme, fut gravement blessé mais s'en remettra aussi. Le succès ne lui apportera pas que des amis. Bob Marley est malade depuis plusieurs années, il a un cancer. En 1980, ses problèmes de santé le rattrapent avec cinq nouvelles tumeurs : son cancer s’est généralisé. Il garde le secret et poursuit sa tournée mais il souffre beaucoup. Après un malaise, il sera transporté à l’hôpital. Ses jours sont comptés, mais il décidera de poursuivre la tournée. Pour son dernier concert, il se produit à Pittsburg en 1980, sa dernière chanson sera Redemption Song. Il décède le 11 mai 1981 à Miami aux États-Unis, il a alors 36 ans. La Jamaïque lui apporte les honneurs, lui offre des funérailles nationales et même l'Ordre du mérite. Artiste exceptionnel et visionnaire, son message de paix et de partage perdure encore aujourd'hui.
On le considère aujourd'hui comme l'un des plus grand musicien de sa génération et de son style, le reggae.

Et bien après sa mort, il demeure l’un des musiciens les plus connus, notamment pour avoir ouvert la porte du reggae à la planète entière et fait découvrir le mouvement rastafari. Quand on parle de reggae ou de rastafarisme on se réfère immédiatement à Bob Marley. C'est la seule et sûrement la dernière véritable superstars qui vient d'un pays pauvre. Il a vendu près de trente millions de disque. Bob Marley est si connu parce qu'il a su touché tout les publics et pas seulement les rastas de Jamaïque, transcender les genres et son ampleur dépasse largement celle d'un chanteur populaire. Grâce à lui, le monde a découvert et s'est intéressé au reggae et au rastafarisme. Il lutte pour la liberté de son peuple et il lutte de façon pacifiste et spirituelle, il a su toucher les gens d'une autre manière que la violence souvent utilisé dans ces cas la. C'est une légende. Les gens croit en lui et se voit en lui car il vient d'un milieu extrêmement pauvre, d'un bidonville, il redonne espoir à tous ceux qui sont aujourd'hui dans sa situation. C'est un héros et un modèle et le plus grand symbole de la liberté. Ce n'est donc plus seulement un grand personnage de la musique mais aussi de la politique, de la religion... l'entourage de bob marley a lui aussi put faire perdurer la légende. Rita Marley, par exemple a écrit une biographie de son mari : « Ma vie avec Bob Marley », c'est un ouvrage qui nous plonge dans ses début son quotidien, tout les petits détails de sa vie, qui a permit à un public assez large de s’intéresser à ce chanteur ou à cette culture. Ses enfants, qui sont aujourd'hui dans la musique comme lui, permettent aussi de le faire connaître à la planete des plus jeunes, Ziggy, Damian, Stephen, Rohan, Julian, Ki-Many, tous portent le nom de Marley. Al Anderson, un ex-Wailers, a dit : « Il avait une vision très large du futur. Il savait où il allait, d'où il venait, ce qu'il voulait. Très peu de gens ont atteint ce niveau là. […] Notre succès vient de la combinaison de pleins d'éléments négatifs. ». Le groupe The Wailers est d'ailleurs toujours actif.